
«Indépendant» d'abord. A mon avis, le danger n'est pas que le propriétaire d'un média (aussi non-valaisan soit-il) impose une idéologie (aussi non-valaisanne soit-elle), mais qu'il n'obéisse qu'à l'idéologie mercantile. Les yeux rivés sur les ventes et le nombre d'annonceurs. C'est hélas, Frank, déjà le cas. Rhône Média, Edipresse, Tamedia, Ringier ou Hersant, même combat. Et je doute que l'on puisse remettre ce journal aux mains des soeurs de l'Ordre de saint Paul, comme c'est le cas pour La Liberté...
«100% valaisan» ensuite. Là, danger. Un journal n'est pas un vecteur d'identité, mais un vecteur d'informations. Etre Valaisan, c'est de la relation. Un journal, c'est de l'information. Si cette dernière est bonne, ancrée dans le réel, qu'importe finalement que ce journal soit exclusivement valaisan. D'autant qu'en Suisse romande, les rubriques internationales, suisses et économiques (celles que le groupe Hersant voudrait centraliser) s'appuient déjà sur un pourvoyeur unique: l'ATS...
«Ouvert sur le monde» enfin. Naïvement, je crois qu'un journal dépend moins de ses actionnaires que de ceux qui le fabriquent et de ceux qui le lisent.
Aujourd'hui hélas, beaucoup de journalistes «font leurs heures» en comptant les années qui les séparent de la retraite, tandis que beaucoup d'autres rêvent d'une «carrière intéressante» plutôt que d'un engagement passionné et curieux, veulent faire la une, à n'importe quel prix, pour exister dans la «jet set» des médias romands.
Autres responsables de la qualité de la presse, les lecteurs. Je ne crois pas qu'un gros millier de membres sur Facebook suffisent à «sauver» un média. Les journaux veulent vivre. Et pour qu'un journal (valaisan ou non) vive, il doit obéir aux attentes de ses lecteurs. Il s'agit donc, pour avoir un bon journal, d'avoir de bonnes attentes.
Cher Frank, prouvons que produire de la qualité est rentable: ne lisons pas les journaux qui ne nous la donnent pas.