vendredi 8 janvier 2010

Le rôle positif de l’Afrique en 2010

Bande-son de cette chronique : « Indépendance Cha Cha », un tube de 1960 signé Le Grand Kalle, fondateur de l’african jazz. Il y a exactement 50 ans en effet, dix-sept pays africains chantaient haut et fort leur indépendance. Alors si le XXIe siècle sera sans doute celui de l’Asie, laissons au moins à l’Afrique l’an 10 !
Les festivités ont commencé ce 6 janvier avec la tournée de Yang Jiechi, ministre chinois des Affaires étrangères, au Kenya, au Nigeria, en Sierra Leone, en Algérie et au Maroc (en novembre dernier, le Forum sino-africain de Charm el-Cheikh décidait d'intensifier encore la coopération économique). Une attitude néo-colonialiste ? Peut-être. Mais efficace.
Suite du programme le 13 janvier avec la sortie en Suisse romande du dernier Clint Eastwood, Invictus, qui raconte le merveilleux destin de Nelson Mandela. Coup double pour le réalisateur américain, puisque ce bon « Madiba » fêtera ce 11 février les vingt ans de sa libération, et puisque cet été, toute la planète courra après un ballon en Afrique du Sud, lors du plus grand événement sportif jamais organisé sur le continent…
C’est idiot. Me vient un sentiment afro-optimiste. L’Afrique a bénéficié d’une croissance de 5,09% entre 1991 et 2009, contient un tiers des réserves mondiales de matières premières et vient d’accueillir son milliardième être humain. Peut-on alors pondérer ceux qui, de René Dumont (L’Afrique noire est mal partie, 1962) à Stephen Smith (L’Afrique meurt d’un suicide assisté, 2002), comparent ce continent à une plaie incurable ?
Pourquoi en effet ignorer l'Afrique qui marche (l’Afrique du Sud a rejoint le G20), s’apaise (le Libéria a élu une présidente), s’en sort (le Ghana a renoué avec la démocratie) ou s’exprime (le Nigéria est devenu le deuxième producteur mondial de films) ? Pourquoi ne pas louer le « rôle positif » de l’Afrique, son énergie, sa spiritualité, son courage, son imagination, son communautarisme, son respect des anciens, sa débrouillardise et son sens de l'humour ? Et si l’Afrique avait une « mission civilisatrice » à dispenser au monde de la pensée unique ?
Le 11 juillet dernier, au Ghana, un descendant d’immigrant africain considérait ce continent « comme une partie fondamentale de notre monde interconnecté ». Cet homme est le président de la première puissance mondiale... Yes they can !

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