vendredi 27 novembre 2009

Tous sur Valais-mag.ch !

C’est l’histoire d’un mec. Vous la connaissez ? L’histoire d’un mec las de la fusion progressive des médias audiovisuels (« écoute-voir », en vaudois) en Suisse romande, las des investigations journalistiques en un clic, en un copier-coller, en un coup de fil et par moteurs de recherche interposés, las des lignes éditoriales strictes et de l’autocensure qu’elles engendrent, las du jeu des annonceurs, las d’entendre se plaindre des journaleux dits « de gauches » manœuvrés par des groupes de presse dits « de droite », las de savoir le royaume aux mains des nantis et de l’Etat, las de l’info-spectacle, las de l’info-pub, las de l’info-divertissement, las enfin de ne pas avoir son mot à dire.
Son réconfort (même provisoire), il l’a trouvé sur le web, dans des plateformes dites « indépendantes », heureux contrepoids de la pravda officielle. Rôdant sur la Toile, il consulte des journaux indépendants participatifs (Médiapart.fr, Agoravox.fr, Come4news.com, Centpapiers.com), un site créé par d’anciens journalistes du Libé (Rue89.fr), un blog devenu la voix des banlieues (bondyblog.fr), un « café du commerce électronique » (echo.levillage.org), etc.
C’est un autre objectif qui le titille maintenant. Il ne veut plus figurer au rang des récepteurs passifs. Il entend émettre ses propres opinions, être démocrate et participer à l’information.
Il a donc entré « journalisme citoyen » et « Valais » dans son moteur de recherche et quelle ne fut pas sa surprise : Valais-mag.ch ! Un magazine culturel à but non lucratif lancé il y a un mois par la journaliste Marie Parvex : un agenda, des critiques, des créations, des coups de gueule et… la possibilité offerte à tous de publier ses propres articles : « nul besoin d’être journaliste pour avoir des informations intéressantes. Au contraire, vous êtes souvent spécialistes de certains domaines par vos hobbys ou votre profession ».
Il s’efforce donc désormais de publier sa propre information indépendante, fiable, précise et diverse. Il se pose des questions : un journalisme citoyen « qui marche », n’est-ce pas la certitude de revenir à une forme de journalisme traditionnel, avec des chefs, une ligne, des donateurs et des comptes à rendre ? Mais il se laisse emporter par l’enthousiasme que lui insuffle « son » nouveau magazine culturel.
(publié dans Le Nouvelliste le 27 novembre 2009)

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