samedi 1 octobre 2011

Lire local, penser global

Vous étiez 35'000 curieux à rendre visite aux 280 écrivains du «Livre sur les quais» à Morges. Invraisemblable ! Et si maintenant, au lieu de succomber aux 10 best-sellers de cette rentrée littéraire, vous vous aventuriez dans les belles surprises suisses romandes de l’année écoulée ?


Pour commencer, trois jeunes plumes, trois délicieux recueils de textes courts (le format idéal pour la vie qu’on mène ?) :
Ainsi les Chroniques de l’Occident nomade (Paulette, 2011) d’Aude Seigne, une Genevoise de 26 ans qui ne semble vivre que pour voyager, écrire, lire et aimer. Une multitude de pays, dans le désordre, du rythme, un regard, de l’humilité, de l’intime, de la sensualité ; à lire de préférence à haute voix à un être aimé.
A découvrir aussi, les contes d’Amérique latine du Veveysan Reynald Freudiger, 32 ans. Son recueil Angeles (Aire, 2011) rassemble une dizaine de monologues caustiques où se côtoient un sans-papier bolivien, une avorteuse professionnelle, un kidnappé rongé de remords, un touriste dégueulasse… le tout nourri de ce réalisme magique propre à la littérature sud-américaine.
La Petite Collection d’instants-fossiles (Hèbe, 2010) d’Antoinette Rychner, Neuchâteloise de 32 ans, réunit 25 nouvelles qui sont autant de voyages minuscules, de microfictions, de gros plans sur ces instants où notre quotidien bascule, déchirures ou réconciliations… Sachez qu’elle travaille en ce moment à son prochain livre, seule, dans un phare breton, sans eau, ni électricité…
Je n’oublie pas les valeurs sûres. La Cour des Grands (Campiche, 2010) de Jacques-Etienne Bovard imagine la cohabitation fortuite d’un auteur qui se veut nobélisable et d’autres dits «de romans de gare» : une jouissive satire des petits mondes d’écrivains ; l’histoire aurait pu avoir pour décor le «Livre sur les quais»...
Dans un tout autre style, Un Roi (Grasset, 2011) de Corinne Desarzens. Ce «roi» est un requérant d’asile érythréen. L’auteur a fait sa connaissance dans un abri atomique de Nyon, puis effectué trois voyages en Ethiopie, pour avoir le cœur net. Son Roi se dévore, révolte, peut parfois donner envie de déchirer les affiches «Stopper l’immigration massive», permet surtout de faire un grand pas dans la compréhension de l’autre.
Bonne lecture !

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