vendredi 4 septembre 2009

Monsieur et Madame Enpagedeu ont une fille et deux fils

Salut. Tu te trouves vraisemblablement en Valais. Pas moi. J’ai les vignes à Morges, enfin, en dessus de Morges, pour être honnête. Le Nouvelliste, c’était un mot plein d’espoir sur le maillot d’Aziz Bouderballah, quand j’avais neuf ans. Je ne suis plus protestant depuis l’âge de raison, et encore moins catholique, crois-moi. J’aime pas carnaval et ne peux nommer que sept de tes treize étoiles. Bref, je n’ai rien à faire ici.
Salut. C’est encore moi. Pour être tout à fait honnête (oui, même dans un quotidien), j’avais parié une absinthe du Val-de-Travers avec un scribe genevois (que tu liras ici même lundi) que je perpétrai un « monsieur et madame ont un fils » dans LE quotidien valaisan. Un vrai défi de «synergie transcantonale» qui vient d’être relevé. La gueule de bois est une chose. Ensuite, il me faudra l’ouvrir, assumer, écrire ici mes quatre vérités, avec régularité, polémiquer.
Sion, we have a problem. J’ai été, comme ceux de ma génération, élevé en fût postmoderne. Je ne crois qu’aux idées paradoxales. Insouciance, identité multiple et ironie sont des formules qui me parlent. Je connais les bonheurs insoupçonnés de la précarité et des ruptures en tout genre. Je participe au culte de l’ignorance crasse et vois, comme toi, s’éteindre les derniers véritables journalistes, forcés de se convertir, dans l’indifférence générale. Bref, je n’ai aucune idée, digne de ce nom.
Il me faut assumer, disais-je. Je te promets donc pour la prochaine fois une chronique brodée de convictions. Si possible sans évoquer la saga du grand méchant loup (tant de conneries ont été écrites sur son compte). Ni l’après-Couchepin («pour lire un livre, il faut avoir du silence, ou alors avoir du bruit qu’on n’écoute pas», Tard pour bar, 18.06.09). Encore moins l’entreprise Constantin («mon week-end idéal, c’est quand je gagne un match de football le dimanche», 24 Heures, 10.01.09). Tiens, il se pourrait bien que je parle de ceux qui vivent en Libye, sans être dictateurs.
J’ai commencé mon travail d’immersion, me suis baigné au lieu-dit les Iles, ai ingurgité plusieurs rubriques du Nouvelliste, sirotté le blog de Lagreu et même sifflé La Loi de la Jungle d’Éric Felley.
La fille et les deux fils de Monsieur et Madame Enpagedeu s’appellent Iva, Paul et Mickey.
(paru dans Le Nouvelliste le 4 sept 2009)

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