dimanche 19 février 2012

Le temps ne fait rien à l’affaire...

Pour les besoins d’un spectacle rendant hommage aux chansons de la Renaissance, j’ai pu me demander à quoi ressemblait la région au XVIème siècle et... il est toujours surprenant d’y lire - avec cinq siècles d’avance ! - les grandes lignes de notre propre actualité, comme si l’Histoire, cette vieille dame, radotait.
1537. L’Europe a peur, contaminée qu’elle est par un nombre grandissant de gens qui pensent différemment, des Protestants. L’Allemagne excommunie, la France massacre, et la Suisse – jadis déjà - hésite. En Pays de Vaud, la conversion à la foi de l’occupant bernois fait peu d’étincelles. Quoique. Car l’Histoire raconte qu’en l’an 1537, à Romanel-sur-Morges, tous les hommes de plus de 18 ans furent pendus pour avoir assassiné un pasteur !
1545. Morges crie famine. On se nourrit de racines, d’herbe ; des familles errent dans les campagnes à la recherche de quelque chose à se mettre sous la dent ; les paysans mangent les graines qu’ils devaient semer ; et il est désormais interdit de vendre du pain… à des étrangers.
1566. La peste prend le relai (c’était trois siècles avant que le docteur Yersin donne son nom à une rue de Morges). Les coupables sont vite désignés, et une garde spéciale, les «chasse-coquins», reçoivent pour mission d’expulser les responsables de cette épidémie, oui, les étrangers...
Refermant mon livre d’histoire, j’allume la télé : tout sourire, monsieur Rochebin raconte qu’au Nigéria, des fanatiques musulmans ouvrent le feu sur des dizaines de Chrétiens (qui, entre nous, le leur rendent bien dans d’autres coins de cette planète !) ; que la famine que connait la Corne de l’Afrique touche 250’000 personnes ; et que la peste a fait son retour à Madagascar...
Vrai que depuis que l’homme écrit l’histoire, il annone les mêmes refrains. Certains braillent des slogans révolutionnaires – mais hélas déjà nostalgiques - sur la Place Tahrir ; d’autres entonnent, comme Céline Dion dans le film Titanic, la chanson «My heart will go on» sur un paquebot italien.

2 commentaires:

  1. Pouvez-vous préciser où exactement les Chrétiens déciment les Musulmans?

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  2. Et si l'extérmination des musulmans (comme des chrétiens et des païens d'ailleurs...) ne passait pas systématiquement par les armes? Et si elle était plutôt le produit d'un système politique et économique, tout aussi meurtrier qu'une guerre, et dirigé par les pays du Nord?

    Il y a là matière à réflexion...

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